vendredi 30 septembre 2011

Rencontre et Interview de Guillaume Durand, artiste peintre

Guillaume Durand, jeune artiste peintre expose à Lyon 2e pour son 
M.C Museum of Fine Arts



           C’est à la Fondation Bullukian sur la place Bellecour (Lyon2e) que Guillaume Durand, non pas le  présentateur, mais son homonyme, me reçoit pour son exposition de  peinture intitulée M.C Museum of Fine Arts.

Ce jeune artiste Stéphanois me parle de ses œuvres, qui mêlent histoire et histoire de l’art. C’est à dire un mélange d’art classique et d’art contemporain. En effet, ses peintures permettent d’aborder l’art d’une nouvelle façon. Les codes sont brisés. On retrouve les principes même du classicisme : la toile, les couleurs, les formes, les contrastes tout en mettant en parallèle l’art contemporain. Pour cela, les objets de la vie quotidienne sont détournés comme par exemple un rideau de douche qui devient alors manteau, un bonnet de laine ou un sac à main mis en bandoulière.

          Face à ces tableaux, le regardant n’a plus de repères comme nous l’explique Guillaume Durand, « Je travaille à produire des œuvres qui peuvent potentiellement susciter un temps d’adhésion et un temps de doute ».

         Au travers de son exposition, Guillaume Durand souhaite soulever des interrogations, «  il est question de sonder les processus à l’œuvre au sein de l’être humain. L’art contemporain me semble un terrain permettant l’expression de composantes de l’individu qui sont souterraines, qui structurent son rapport à l’extérieur et qui sont habituellement tues au profit d’attitudes normalisées ». Le but de l’artiste est de sortir de la normalisation de la peinture, pour rentrer dans des considérations qui touchent chacun de nous.

       C’est alors que l’on peut se poser la question de l’authenticité, de la véracité. Guillaume Durand a investi la Fondation dans le but de créer autre chose en partant de ce qui existe déjà. « A travers les séries présentées, j’ai voulu créer un dialogue constant sur le sujet de l’authenticité », à cela il ajoute que «  tantôt il s’agit de déconstruire l’authenticité supposée d’un référent culturel ou artistique, tantôt il s’agit de faire naître d’un aspect méprisé une expérience esthétique inattendue ».

        Cette exposition montre que les stéréotypes ne sont plus, l’art est envisagé d’une nouvelle façon. Comme nous le dit Guillaume Durand : « Le but de mon travail est de mettre en lumière le mystère de l’existence en travaillant sur sa couche la plus superficielle : celle qui se voit ». Avec Guillaume Durand, l’art est déconstuit, repensé, il amène la réflexion et une nouvelle façon de voir la peinture.
 
F.T
Pour en savoir plus :      
                                                     
● Fondation Bullukian – 26, Place Bellecour – 69002, Lyon – www.bullukian.com
● Vidéo du vernissage : http://vimeo.com/16651968
● Exposition du 5 novembre au 23 décembre 2010 en partenariat avec l’Université Lumière Lyon2. (www.univ-lyon2.fr > actualité > actualités culturelles) 

Rencontre avec Francis Huster


Rencontre avec Francis Huster le 8 octobre 2010 au Briscope de Brignais (Lyon) 

« Traversée de Paris » par Francis Huster se joue à Lyon

Francis Huster met en scène et interprète « Traversée de Paris », nouvelle de Marcel Aymé, publiée en 1945.

Après le Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris IIe, c’est au Briscope, à Brignais, dans le sud ouest lyonnais que se joue cette nouvelle. Selon Francis Huster, que nous avons interviewé quelques heures avant de monter sur scène, « les salles intimistes n’existent pas. Pour moi, ça ne change rien, l’émotion, la proximité avec le public restent les mêmes ».   

Cette nouvelle dépeint la 2e guerre mondiale : les nazis qui envahissent Paris, les Juifs, l’étoile jaune, le marché noir …

Le portrait de Paris est sombre, cruel, mais aussi lucide et quelquefois comique. En effet, pour Francis Huster, « Traversée de Paris » est « un vrai texte, c’est un hommage à Marcel Aymé. Après « La Peste » de Camus, cette « Traversée de Paris ». J’ai joué deux cent fois cette « Traversée de Paris ». Pour moi, l’art du comédien est une évolution, tout comme le public. »

Nous retrouvons les personnages qu’incarnaient Gabin, Bourvil, ou encore de Funès dans le film de Claude Autant-Lara de 1956. Pour Francis Huster, l’émotion est palpable dans la salle, « on ressent l’émotion du public. Gabin et Bourvil sont là. Le public est touché ».

Cependant, ce n’est pas trois mais treize personnages qu’interprète Francis Huster, « je suis seul en scène, et j’interprète treize personnages, tous les personnages du film qui ont touché les gens sont là ».  Et c’est pendant près de deux ans, que Francis Huster va répéter la pièce, comme il nous l’explique, « j’ai répété personnage par personnage, puis mis en commun. J’ai commencé par le personnage qu’interprétait Gabin, ça a duré trois mois. J’ai fait pareil pour le personnage joué par Bourvil. Et un mois pour chaque autre personnage ».

        Le spectateur est comme suspendu, captivé par cette « Traversée de Paris », qui mêle souvenirs, ressentis et émotions. Francis Huster conclut en soulignant, qu’« il y a le fond et la forme. C’est comme Rachmaninov et Shostakovich. C’est Marcel Aymé et Céline, son meilleur ami. Le fond est la cruauté fraternelle. La forme est l’antisémitisme de Céline et l’humanité d’Aymé ».


 F.T




● « Traversée de Paris », mise en scène et interprétation de Francis Huster, en tournée jusqu’en mai 2011.


             ● Le Briscope - Office Culturel de Brignais –
              Parc de l’Hôtel de Ville – 69530 Brignais