Après 42 ans de règne et de dictature, Mouammar Kadhafi a été tué jeudi 20 octobre par les forces de l'OTAN.
"C'est un vrai soulagement". C'est avec ces mots que Mahmoud Jibril, Président du Conseil exécutif au Conseil National de Transition (le CNT) a conclu son dernier point presse hier soir à Tripoli.
C'est à Syrte, sa ville natale, que Kadhafi a trouvé la mort. Il a d'abord été vu dans une canalisation d'égoût, sa dernière demeure puis a de nouveau essayé de s'enfuir.
C'est un bombardement de l'OTAN qui aura eu raison de
lui alors qu'un convoi tente de quitter la ville. Toutefois, on ne peut
pas dire si Kadhafi était présent, mais c'est à ce moment là que les choses se
sont accélérées. Kadhafi a dû se sentir pris au piège, il était alors
au mains des forces révolutionnaires. Cette lutte acharnée aura duré
huit mois.
Souce : lemonde.fr - Canalisation à Syrte, dernière demeure de Kadhafi |
C'est en début d'après-midi que l'AFP diffuse l'information. On y découvre une image trouble, le leader est allongé, couvert de sang, les yeux tuméfiés. Les médias sont réticents à la diffusion de cette image, la véracité de l'image est telle prouvée ? cet homme est-il bien lui ? A 15h, la question ne se pose plus. Le photographe, Philippe Desmazes assure que l'homme qui gît dans le pick-up est bien le dirigeant Libyen.
Mouammar Kadhafi aurait reçu une balle de 9 millimètres
dans l'abdomen. Il ne serait pas mort tout de suite. C'est dans l'ambulance
qui le transporte à l'hôpital, que Kadhafi aurait succombé à ses
blessures. Plusieurs médecins dépêchés sur place on constatés ses blessures. Il
portait un entaille au cou, signe de la violence du raid. La dépouille de
Mouammar Kadhafi a ensuite été transportée à Misrata.
Souce : 20minutes.fr / photo : AFP - Le leader quelques minutes avant sa mort |
Des milliers de vidéos sont publiées, les réseaux sociaux voient affluer leurs connexions, les commentaires fusent, l'information tourne à vitesse grand V, les chaînes d'information en continue voient leurs programmes de diffusion bouleversés, les chefs d'Etats étrangers donnent aussi leurs sentiments. L'information fait le tour des médias du monde entier comme on peut le constater sur cette vidéo :
En Libye, côté population, les réactions ne font pas attendre :
"Il est mort le tyran ! Mais il fallu 50 000 martyrs, des deuils et souffrances sans nom pour en venir bout", dit la mère d’un jeune combattant amputé, une rose rouge à la main.
"Il est mort, dit la juriste Azza Magur, et c’est un soulagement car plus personne ne pourra exploiter l’hypothèse de son retour pour nous faire peur, retarder
la construction d’une vraie démocratie, avec un gouvernement stable et
une opposition. On n’a que trop traîné. Savez-vous que Tripoli
fonctionne depuis des semaines sans police ni autorité ? Les gens se
sont auto-disciplinés, alors même qu’on était en guerre. C’est inédit et
vous dire combien ils sont civilisés !"
Dans les rues, ce sont des explosions de joie. Les jeunes combattants circulent en voiture dans les rues, assis sur les capots et les toits, les klaxons hurlent. Les drapeaux révolutionnaires flottent au vent. Beaucoup brandissent une arme, qui faudra rendre une fois la pression retombée. Cette arme, c'est une Kalachnikovs de 9 millimètres, comme celle qui a mis fin à leur cauchemar quelques heures plus tôt.
Les témoignages sont nombreux. Chacun aspire a retrouver le cours de sa vie. Certains disent qu'il en ont même deux. Il quitte une vie, pour en trouver une autre, bien plus prospère celle ci.
Hissan Fitouri, 40 ans, qui se bat depuis huit mois, parie pourtant sur la parfaite discipline des combattants, nous décrit sa vision des choses :
"On a gagné la
révolution. Travaillons vite à la stabilité et au développement du pays.
La guerre nous a montré qu’on avait des alliés, ce qui est incroyable !
On se croyait isolés, camouflés à jamais par l’ombre du clown grotesque
et grimé. Qui connait les Libyens dans le monde ? Qui sait leur
gentillesse, leur endurance, leur civilisation ? On va enfin exister. Et on va surprendre. En bien !"
Selon l'Elysée, la mort de Mouammar Kadhafi est une étape majeure dans cette lutte de huit mois menée par le peuple libyen pour se libérer de la dictature imposée depuis 42 ans. Pour Nicolas Sarkozy,
" Une nouvelle page s'ouvre pour le peuple libyen, celle de la réconciliation dans l'unité et la liberté."
Quel avenir pour la Libye à présent ?
L'enthousiasme
et le soulagement sont grands depuis hier soir, mais on voit aussi que
les gens sont fatigués. Fatigués de cette "guerre" qui n'en finissait
pas, de la peur les nuits de bombardements, la peur aussi du lendemain.
On remarque aussi un sentiment de liberté, liberté de mouvements,
d'expression. Les Libyens envisagent l'avenir autrement à présent.
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