dimanche 16 octobre 2011

Festival Lumière 2011 : Jean-Luc Godard & Marcel Ophuls - Portraits Croisés


Marcel Ophuls & Jean-Luc Godard :
La Rencontre de St-Gervais 


Réalisé par Frédéric Choffat et Vincent Lowy, Suisse, 2011


          Mercredi 6 octobre, rendez vous à 19h30 à Monplaisir (8e), au Village du Festival Lumière. Petit tour du Village, Radio Lumière est « on air », auteurs et réalisateurs sont en pleine discussions. Au salon du Festival se côtoient cameramen de France télévisions, photographes de presse, journalistes, micros ou calepins à la main. L’effervescence est de mise. 

          Ce soir là est diffusé la rencontre-débat entre Jean-Luc Godard - réalisateur, scénariste et producteur Franco-Suisse, né en décembre 1930 à Paris - et Marcel Ophuls - réalisateur de documentaires, d’origine allemande né en novembre 1937. Ce débat a eu lieu au Théâtre St Gervais en Suisse. 


          21h, à la Villa Lumière. Le co-réalisateur du « document documentaire », Vincent Lowy est présent, il nous fait un topo de ce qui va suivre. Ce documentaire a été filmé durant 3h lors de la rencontre entre les deux réalisateurs en décembre 2009. Seules 45 minutes ont été conservées. 

         Le sujet du débat : un projet datant de 2002 proposé par Jean-Luc Godard sur la Palestine, et abandonné pour cause de différents sur les méthodes. Manifestement, les deux réalisateurs ont beaucoup de mal à s’entendre. Le début de la conversation est difficile. Ils ne sont pas du tout dans le même registre. Ophuls est méfiant vis à vis de Godard. On remarque une vraie amitié, et une double reconnaissance, cependant Godard attaque en insistant sur le fait que le film d’Ophuls « Le Chagrin et la Pitié », « est un film ignoble ». Ce documentaire d’investigation, sorti en 1969 traite de l’occupation allemande et du régime de Vichy de 1940 à 1944. En fait, Lowy nous apprendra que Godard est aveuglé par l’histoire, lui qui a un rapport assez ambiguë avec le monde juif. Au fil de la conversation,  les points de vue divergent, les piques, les tournures ironiques ou à doubles sens fusent. 

          Ophuls ne comprend pas l’intérêt de Godard pour les juifs, pour la « race » juive. Ophuls est lui-même juif, cela ne signifie rien pour lui, il ne s’est jamais senti à part, et il ne comprend pas pourquoi Godard voudrait faire un film sur ce sujet. Ophuls est né en Allemagne, il quitte Berlin en 1933, arrive en France, et la quitte en 1941, il s’installe en Californie, Etats-Unis et obtient la nationalité américaine. Pour lui la question de la race juive ne se pose pas, il refuse un projet de telle sorte. En ce qui concerne Godard, la vie d’Ophuls le fait rêver, lui qui s’est fait virer de chez lui pour avoir vendu des ouvrages appartenant à sa famille. Il se sent rejeté. 


          Tout au long du documentaire, on comprend que Godard se questionne beaucoup, sur lui-même, sur ce qu’il est, pas sur son métier, non sur sa personnalité même, Ophuls, de par ses origines et son histoire le fascine. On sent que Godard semble perdu. Son projet lui tient à cœur, ce qui n’est pas le cas d’Ophuls.

 
           Après le visionnage du documentaire, Les questions que l’on peut se poser sont les suivantes : De nos jours, que signifie le mot « race » ? Est-on une personnalité ou une nationalité, une origine ? Ophuls essai de l’expliquer à Godard, sans succès, pour lui, la nationalité ne compte pas, on est ce que l’on est, peut importe d’où l’on vient.

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